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Alien, le huitième passager de Ridley Scott, 1979
Film américain
Durée du film : 1h 52
Acteurs principaux : Sigourney Weaver, Tom Skerritt, Veronica Cartwright,
Harry Dean Stanton, John Hurt, Ian Holm, Yaphet Kotto
Musique : Jerry Goldsmith
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Résumé : Les membres du vaisseau spatial commercial
le Nostromo, qui s'apprêtent à rentrer sur Terre, sont brusquement
sortis de leur sommeil artificiel, lorsqu'ils reçoivent des appels
venant d'une planète isolée. Croyant à un S.O.S.,
ils se rendent sur cette planète. Ils y découvrent un vaisseau
abandonné qui contient un nid d'ufs de créatures extraterrestres.
L'un des membres qui est touché et est ramené à bord
du Nostromo. Mais il n'est pas revenu seul
Réalisé par Ridley Scott (Blade runner, Thelma et Louise,
Gladiator, Legend, Les duellistes), Alien est LE film qui a révolutionné
le genre (la science-fiction) en distillant habilement suspense et scènes
chocs.
Tout est fait pour effrayer le spectateur : on assiste à de longs
travellings sur et à l'intérieur du vaisseau ; les allées
et les couloirs semblent sans fin, les portes sont nombreuses si bien
qu'on a l'impression que le Nostromo est immense. Une sensation de malaise
est même perceptible vu que les lumières minimalistes (des
lumières bleues ou simplement des lampes) accroissent ce climat
d'oppression.
Sur ce point, notons l'excellente composition musicale de Jerry Goldsmith
qui renforce le climat de peur proposé déjà par les
plans de Ridley Scott et le choix du réalisateur au niveau des
lumières.
Car on a beau être dans l'espace, tout se passe comme dans un huit-clos
: l'action se déroulant quasi-exclusivement dans le vaisseau.
Et la peur est d'autant plus grande que le spectateur voit l'alien (qui
signifie littéralement l'étranger) devenir rapidement un
être monstrueux et extrêmement dangereux. Il est évident
que les simples armes qu'ont les membres du Nostromo ne peuvent suffire
à détruire l'alien.
On a l'impression que ces mêmes membres ne se rendent pas compte
de l'extrême danger que représente l'alien : un monstre gigantesque,
capable de se reproduire à l'intérieur de l'être humain
et contenant en lui-même un terrible produit toxique.
Finalement seule Ripley (campée par une très bonne Sigourney
Weaver dans un rôle plutôt destiné à un homme)
prend les choses bien en main et réussit au bout du compte à
le vaincre.
Tous les autres membres de l'équipage étant éliminés
les uns après les autres.
Le premier à décéder est Kane (John Hurt), celui-là
même qui a ramené avec lui l'alien dans le Nostromo. Sa mort
constitue un plan particulièrement marquant dans l'histoire du
cinéma : alors que les membres sont tous en train de manger, l'alien
sort de son ventre. Ce n'est que le début des meurtres.
Ce film n'est en outre pas simplement un huit-clos spatial oppressant.
C'est également une réflexion entre deux choses que tout
oppose : l'organique et le technologique. Le vaisseau a beau représenter
l'avancée de l'homme d'un point de vue technologique, il n'arrive
pas à faire face aux forces les plus primitives de la nature représentée
par l'alien.
La science peut se montrer extrêmement dangereuse : ainsi, le robot
scientifique Ash prêt à tout pour obtenir un spécimen
de l'alien, quitte à perdre des vies humaines voire l'ensemble
de l'équipage du Nostromo.
Du reste, on voit bien dans le film que Ripley comprend rapidement le
petit jeu de Ash.
Science ne semble pas rimer dans ce film avec prudence : en effet, que
se passerait-il si les membres du Nostromo ramenaient sur Terre un alien
? Ne serait-ce pas là la fin de l'espèce humaine ?
Vouloir conquérir ou en tout cas connaître les planètes
est une chose, être prudent en est une autre.
Sur ce point, je trouve qu'Alien est quelque part précurseur de
la philosophie que dégagent certains réalisateurs dans leurs
films. Je pense notamment à Paul Verhoeven qui égratigne
salement les médias, la science et l'armée dans Starship
troopers. Là aussi, face à une attaque inconnue, il convient
de faire attention et de ne pas sous-estimer l'inconnu.
En fin de compte, Alien est un film oppressant, extrêmement efficace
sur ce point, et qui est toujours aussi intéressant à regarder
quasiment vingt-cinq après sa sortie.
Un film majeur de la science-fiction qui est à voir ou à
revoir.
Par Nicolas, novembre 2003
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